exposition du 27 février au 3 avril 2009
vernissage le vendredi 27 février à partir de 19h30
précédé d’une visite guidée à 19h00
à l’agora tête d’or, 93 rue Tête d’Or, 69006 Lyon
www.agoratetedor.com
ouvert tous les jours sauf dim. 10h00-12h00 / 14h00-18h00
article Lyon capital par Margaux Duquesne
Schématiquement, il s’agit de 7 portraits en pied d’hommes appartenant à un même ordre religieux. Chaque tableau de 1,15 m x 1,95 m est réalisé au feutre, crayon, acrylique et aquarelle.
Pour ceux qui connaissent le travail d’Estela Torres, la série des « frères dominicains » surprendra sans doute. Cette fois-ci, le corps est totalement absent, caché derrière l’uniforme blanc de l’ordre des Prêcheurs, un habit à peine dessiné qui disparaît dans le fond de la toile. Place au vide, l’artiste ne donne à voir qu’un visage et des mains dans ces grands formats qui n’ont plus rien d’intime. Et pourtant, comme toujours dans le travail d’Estela Torres, c’est d’intimité qu’il est question, celle d’un couvent et de ses occupants qui acceptent de s’exposer à son regard, à notre regard. Quête personnelle de l’artiste, qui l’engage à l’intime elle aussi, mais qui n’a pourtant pas la prétention de capter et d’exprimer la foi ou les convictions profondes de ses modèles. Tout au plus, nous permet-elle de deviner une expression, propre à chacun, dans un regard, un sourire ou la position des mains. La proposition de l’artiste est ailleurs, sans doute dans ces 7 paires d’yeux fixés sur le spectateur qui, s’il prend la peine de les affronter, le renvoient à lui-même. Les attitudes ou sentiments que chacun veut lire dans ces visages fonctionnent ainsi comme un catalyseur de conscience. Face à l’engagement de ces hommes, la question se pose de nos propres choix de vie.
Les portraits d’Estela Torres, ne se contentent pas de dire l’apparence de la peau, ils sont une sorte d’épiphanie, parfois brutale, de l’intime. Les frères dominicains ont pris le risque de cet hommage.